mercredi 24 décembre 2008

Une fille au masculin

Colette


Bien avant que Melle Deyne ne se coupe les cheveux pour vendre les mérites du dernier parfum de JPG, Colette sacrifie sa chevelure en 1907, instigatrice du phénomène "garçonne" qui s'épanouit dans l'entre-deux-guerres. Elle impose, après Georges Sand, le masculin porté au féminin, et anticipe la libération des moeurs féminines en assumant, sans pudeur, une sexualité non conventionnelle. 1914: les canons de la guerre viennent bouleverser les consciences féminines. Les hommes partis au front, la femme s'émancipe afin de remplir les tâches du "sexe fort". Quand se termine le conflit, elle se retrouve bien souvent seule, l'homme devenu une espèce en voie de disparition. Parallèlement, son vêtement se libère des carcans de la Belle Époque, grâce à l'intelligence de couturiers désormais devenus cultes: Poiret, Madeleine Vionnet ou encore Chanel. Elle conduit, fume, se coupe les cheveux, s'adonne au sport. En 1922, un roman controversé vient poser un nom sur cette nouvelle femme. Il s'agit de La Garçonne, best seller de Victor Margueritte. L'héroïne, Monique Lherbier, refusant un mariage arrangé, quitte sa famille. Après avoir goûté à la dépravation des moeurs de son temps, elle ouvre son magasin de décoration intérieure, avec succès. Femme indépendante, elle cherche tout de même l'amour dans les bras de divers compagnon sans jamais trouver le bonheur absolu. Ce livre, loin d'être un chef d'oeuvre, a tout de même le mérite de rendre compte d'un bouleversement sociologique important. Aux États-Unis et en Grande Bretagne, la "garçonne" prend le nom de "flapper". Louise Brook ou encore Clara Bow, stars hollywoodiennes de l'époque, incarnent à la perfection cette nouvelle image féminine.


Clara Bow



Louise Brook

La "garçonne" contemporaine

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