lundi 23 février 2009

Passer une soirée à la Martin Margiela

Oh Joie! Mon réveil sonne trois quart d'heures plus tard que d'habitude, en ce vendredi matin. Le ciel est toujours gris, interminablement gris. Sentant monter en moi l'envie étrange de m'exciter contre tout ce qui pourrait m'énerver, je vais peut-être songer aux musico-lumino-chromo thérapies. En attendant, je cours rue de Passy pour rejoindre la cité de l'architecture où j'arrive cinq minutes en retard, mon noeud de travers, mon manteau grand ouvert, la silhouette débraillée. Quand deviendrai-je une femme, une vraie? Le temps n'est malheureusement pas aux questions existentielles, bien au contraire. L'O.... est là pour nous faire visiter la suite Martin Margiela afin que nous puissions nous "imprégner du créateur" (je cite) et lancer le meilleur parfum qui soit. Je ne sais pas pourquoi, mais chaque sortie "extra scolaire" me replonge en enfance. Impossible de me concentrer, je virevolte de droite à gauche, de gauche à droite, prenant 185 photos qui ne me serviront à rien. Comme à huit ans, quand avec notre super appareil jetable, on se retrouvait avec quinze vues du bâtiment immonde qui nous accueillait en colo(ou autre), sans savoir si on devait les jeter ou pas. D’ailleurs, je réalise au bout d'une demi-heure que je prends en photo pour la quinzième fois un des postes de télévision installés à l'entrée. Plus inutile, tu meurs. Vive l’heure du numérique. Cela dit, je finis rapidement mon papillonnage, l'espace étant tout de même limité. Je parviens dès lors à me concentrer un tant soit peu sur les détails. Une ambiance fin de soirée dont le temps se serait suspendu. Meubles et chien sont recouverts de housse. On a retiré les cadres des murs, découvrant à quel point ils étaient sales. Dans la pièce principale, les tables ont été rangées, l'hôte semble cependant avoir eu la flegme de faire la vaisselle. Tous les verres sont encore là, hiératiques. Après être passé devant une petite salle capitonnée où est exposée une paire de chaussures, voilà une salle à manger. Des confettis survivent sur la table. Les glaçons sont parvenus à sauter pardessus leur saut à champagne et à ne pas fondre. Les lampes sont emballées, la lumière est tamisée. Je me précipite vers une ouverture, espérant voir une nouvelle salle. Je me prends un mur. Trompe l'oeil. Du baroque aseptisé en veux-tu, en voilà, qui conjugue avec plus ou moins de subtilité les codes de Margiela. Rien d'incroyable. On reste sur sa faim. Je décide tout de même de prendre une photo à côté du pauvre chien coincé sous sa housse. L'O... vient de faire la même chose. Je choisis le même angle de vue, et ils me disent, non sans toupet: "On a l'habitude d'être copié". HAHAHA, on croit rêver.









Concept: Se prendre un mur
en fonçant dans des trompes l'oeil





Suite Elle décoration, Martin Margiela, Cité de l'architecture (75116)

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