Quand je vois Isabelle Huppert à l'écran, c'est toute ma vie que j'ai envie de réécrire. Me muter en comédienne et incarner, comme elle, avec justesse et présence, des femmes sur le fil, fragiles, parfois drôles, souvent barrées. Son dernier film, Villa Amalia, m'a profondément bouleversée tant par l'histoire qu'il raconte que par le portrait de femme qu'il esquisse et qu'elle incarne à la perfection, sans fausse note. La cinquantaine passée, c'est encore une jeune fille que l'on voit déambuler sur les côtes escarpées d'une île italienne, perdue au mileu de la méditerrannée. Mise à nue, sans fard, elle quitte tout pour ce désert humain, envoûtant. Le temps se suspend, comme toujours avec elle. L'âme est touchée, inconditionnellement. On sort de là, un peu perdue, ailleurs. On y pense, on y repense et on se réfugie à nouveau dans une salle obscure pour la voir et la revoir encore. Son regard acéré, son ton tranchant, la vivacité de sa gestuelle. Tout, j'aime tout. Et je prends souvent rendez-vous avec elle, blottie dans mon canapé, pour de jolis moments de cinéma.
HAAAAAAAAAAA, mais mon Dieu, pourquoi a-t-elle décidé de porter une si vilaine robe hier soir, lors de l'ouverture du festival de Cannes. Armani, de surcroît.
Je n'ai pas de chute, pas d'explication, je passe de l'éloge au blâme, sans transition. La journée a été dure. Tout ça est un peu brouillon, et bien superficiel pour ce qui est du blâme. Au fond, ça m'est égal. Même en Armani, Isabelle reste Isabelle. J'attends avec impatience son prochain film.